Juan d'Oultremont L'homme d'attaque Compact Disc
€ 10.00
Des arrêts de morts signé(e)s par Andy Warhol et Joseph Beuys, des installations, des performances, des romans, une pièce de théâtre, un tube ayant pulvérisé le top 50 (Cœur de loup chanté par Philippe
Lafontaine, c’est lui aussi), des pochettes pour le label jazz Blue Note ou encore une émission culte (feu ‘Le jeu des dictionnaires’ sur la RTBF), le moins qu’on puisse dire de Juan d’Oultremont est qu’il est un homme d’attaque. Et si l’art est d’apparaître là
où on ne vous attend pas, alors de toute évidence il est aussi un artiste.
Egalement fondateur de Cissiste International en 1975, Juan d’Oultremont est un tourbillon schizo que rien ne freine ; on a déjà admiré ses drapeaux belges pour daltonien sur les façades bruxelloises et ses dessins érotiques. Pour compléter l’étrange tableau, il ne lui restait plus qu’à donner de la voix et c’est maintenant chose faite, depuis que Benjamin Schoos (jadis connu sous le pseudo de Miam Monster Miam) lui a tendu le micro-fusil sur un premier album (« Bambi is Dead », 2006) paru chez Freaksville, le tout suivi trois ans plus tard d’une deuxième galette royale avec « Megaphone Judas » dont la pochette fut confiée aux pinceaux de l’illustrateur des belles heures des Inrockuptibles, Pierre Lapolice.
Quatre ans plus tard, le revoici donc avec « L’ homme d’attaque », un véritable recueil de chansons bien dressées, toujours chez Freaksville, et produit par Benjamin Schoos. Pendant plus de 18 mois, l’équipe de recherche animalière du label a eu à cœur de créer une friandise de luxe façon royal canin – qu’on retrouve d’ailleurs en ouverture du disque. Jamais en manque d’une nouvelle expérimentation, le grand collec- tionneur d’objets sonores qu’est Juan a compilé des extraits qui ont servi de base à l’écriture des morceaux : un son d’homme et une femme montant un escalier de fer, des chiens hurlant, un document sur la tuberculose, des bruits de vitres... Parcouru de tocs et de tics, « Homme d’Attaque » fut ensuite passé à la moulinette sonore aux pieds de la Butte Montmartre, dans le studio mythique parisien CBE (de feu Bernard Estardy) en utilisant de manière fétichiste chaque étape de l’enregistrement à l’ancienne et ce sans sampling ni program- mation - fait rare pour de la musique électronique. Les prises de voix ? Enregistrées avec le micro personnel de Claude François, celle parlé avec le micro utilisé par Joe Dassin sur L’été indien. Quid des instruments acoustiques et synthétiseurs vintage ?
Ce sont ceux ayant servi sur les sessions de Lee Hazlewood, Michel Sardou, Gerard Manset, Dalida... Quant aux instruments électroniques, on a fait appel à de vraies boîtes à rythmes rétro et des synthétiseurs analogiques, tous joués manuellement avec les doigts par Juan et Benjamin.
Singulière et ludique, la réalisation de ce disque inc(l)assable est loin d’être anecdotique. Pour la première fois dans la discogra- phie de Juan, le boxeur de mots frappe l’auditeur d’une force mélodique et d’une élégance instantanée, notamment sur Mon laveur de vitre, titre romantico-space faisant l’éloge d’une profession souvent laissée sur le carreau (sic). Avec ce timbre vocal si particulier, Juan d’Oultremont plonge dans un son rétro synth-pop pour distiller son style acerbe, à la fois proche d’un Bashung période Bergman, où d’un Gainsbourg burné sur Nostalgie Nelson, hommage évident à l’homme à tête de chou (de Bruxelles ?). Pour accompagner cette ode au bizarre, Juan d’Oultremont s’est entouré de quelques invités cultes de l’underground: Man from Uranus, Olibass du groupe afrobeat Dragon Noir, la chanteuse néo folk Emmanuelle Parrenin et sa vielle à roue, la comédienne Isabelle Wéry, le pianiste jazz Christophe Cerri, le choriste Marc Bouille et le flutiste Jean-François Hustin. Avec « L’ homme d’attaque », Juan manie la folie avec dextérité, nonchalance et lucidité. Pas vraiment une surprise pour les connaisseurs du Juan, le surréalisme ça fait longtemps que c’est son dada.
Lafontaine, c’est lui aussi), des pochettes pour le label jazz Blue Note ou encore une émission culte (feu ‘Le jeu des dictionnaires’ sur la RTBF), le moins qu’on puisse dire de Juan d’Oultremont est qu’il est un homme d’attaque. Et si l’art est d’apparaître là
où on ne vous attend pas, alors de toute évidence il est aussi un artiste.
Egalement fondateur de Cissiste International en 1975, Juan d’Oultremont est un tourbillon schizo que rien ne freine ; on a déjà admiré ses drapeaux belges pour daltonien sur les façades bruxelloises et ses dessins érotiques. Pour compléter l’étrange tableau, il ne lui restait plus qu’à donner de la voix et c’est maintenant chose faite, depuis que Benjamin Schoos (jadis connu sous le pseudo de Miam Monster Miam) lui a tendu le micro-fusil sur un premier album (« Bambi is Dead », 2006) paru chez Freaksville, le tout suivi trois ans plus tard d’une deuxième galette royale avec « Megaphone Judas » dont la pochette fut confiée aux pinceaux de l’illustrateur des belles heures des Inrockuptibles, Pierre Lapolice.
Quatre ans plus tard, le revoici donc avec « L’ homme d’attaque », un véritable recueil de chansons bien dressées, toujours chez Freaksville, et produit par Benjamin Schoos. Pendant plus de 18 mois, l’équipe de recherche animalière du label a eu à cœur de créer une friandise de luxe façon royal canin – qu’on retrouve d’ailleurs en ouverture du disque. Jamais en manque d’une nouvelle expérimentation, le grand collec- tionneur d’objets sonores qu’est Juan a compilé des extraits qui ont servi de base à l’écriture des morceaux : un son d’homme et une femme montant un escalier de fer, des chiens hurlant, un document sur la tuberculose, des bruits de vitres... Parcouru de tocs et de tics, « Homme d’Attaque » fut ensuite passé à la moulinette sonore aux pieds de la Butte Montmartre, dans le studio mythique parisien CBE (de feu Bernard Estardy) en utilisant de manière fétichiste chaque étape de l’enregistrement à l’ancienne et ce sans sampling ni program- mation - fait rare pour de la musique électronique. Les prises de voix ? Enregistrées avec le micro personnel de Claude François, celle parlé avec le micro utilisé par Joe Dassin sur L’été indien. Quid des instruments acoustiques et synthétiseurs vintage ?
Ce sont ceux ayant servi sur les sessions de Lee Hazlewood, Michel Sardou, Gerard Manset, Dalida... Quant aux instruments électroniques, on a fait appel à de vraies boîtes à rythmes rétro et des synthétiseurs analogiques, tous joués manuellement avec les doigts par Juan et Benjamin.
Singulière et ludique, la réalisation de ce disque inc(l)assable est loin d’être anecdotique. Pour la première fois dans la discogra- phie de Juan, le boxeur de mots frappe l’auditeur d’une force mélodique et d’une élégance instantanée, notamment sur Mon laveur de vitre, titre romantico-space faisant l’éloge d’une profession souvent laissée sur le carreau (sic). Avec ce timbre vocal si particulier, Juan d’Oultremont plonge dans un son rétro synth-pop pour distiller son style acerbe, à la fois proche d’un Bashung période Bergman, où d’un Gainsbourg burné sur Nostalgie Nelson, hommage évident à l’homme à tête de chou (de Bruxelles ?). Pour accompagner cette ode au bizarre, Juan d’Oultremont s’est entouré de quelques invités cultes de l’underground: Man from Uranus, Olibass du groupe afrobeat Dragon Noir, la chanteuse néo folk Emmanuelle Parrenin et sa vielle à roue, la comédienne Isabelle Wéry, le pianiste jazz Christophe Cerri, le choriste Marc Bouille et le flutiste Jean-François Hustin. Avec « L’ homme d’attaque », Juan manie la folie avec dextérité, nonchalance et lucidité. Pas vraiment une surprise pour les connaisseurs du Juan, le surréalisme ça fait longtemps que c’est son dada.
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